Référence "Grands Anciens Tome 1 & 2" édition Soleil.
RP
Tous les marins dignent de ce nom connaissent la légende du Kraken, le monstre qui se délecte des navires passant à proximité. Ce monstre qui hante les vaisseaux maritimes. Certains livres disent qu'il viendrait de Vash'ir, la cité engloutie, perdue. Mais même un tel lieu ne peut pas renfermer une créature du Malin. On raconte que le téméraire capitaine Achab a décidé, après avoir fait une curieuse rencontre, de partir à la chasse au Kraken. Le Kraken, chasseur sauvage, va devenir le chassé. Cette rencontre, c'était en réalité son nouveau harponneur, recouverts de cicatrices, cachant son passé, la foudre elle-même n'osait pas s'approcher de ce colosse qui semblait à peine humain. Mais Achab se fichait des passés, des origines, des races. Au contraire, on combat le Mal par la Mal.
En effet la bataille contre cette bête s'annonçait difficile pour notre capitaine, mais il avait une idée en tête, et possèdait un livre, un recueil de prières impies, qui ferait sortir le Kraken des profondeurs. A l'aide de son équipage aussi fou que lui, il partit à la pêche au gros, son célèbre navire n'allait pas ramener du poisson commun. Du moins, c'est ce qu'il pensait...
Après de longs jours d'errance, le monstre tant attendu surgit, sous les vagues tout le monde aurait cru à une baleine, mais il était bien plus gros, bien plus vil, son chant n'était pas une douce mélodie mais un cri strident capable de faire saigner et pleurer les oreilles des mortels qui osaient le déranger. Lui, grand dominateur des mers, et peut-être de la mort, affrontait tous les obstacles, trop faibles. Cette créature gigantesque ne faisait qu'une bouchée du navire et de son équipage, les tentacules aggripaient les pauvres marins qui étaient en train de vivre un cauchemard. Même dans la plus grande des folies, personne ne pouvait imaginer un tel monstre. Certains se jettaient à l'eau, d'autres essayaient d'harponner le Kraken, en vain. Seul Achab gardait son calme, le regard vide, le visage trempé par la tempête, le plancher volait en éclat sous lui, mais rien ne pouvait arrêter sa détermination. Il harponna sauvagement la créature, lui perça un oeil, mais il y en avait des milliers... Tout comme ses tentacules, et ses dents... Le navire était arrivé dans le royaume souterrain, les Enfers, la demeure de la mort... et du Kraken. Aucun esprit ne pouvait supporter une telle contemplation de la mort, mais le navire, c'était leur vie, leur gagne-pain. Tous ces marins ne pouvaient que lutter, avant de sombrer dans la folie, ou pire. Les baleiniers furent jetés à l'eau, et brisés aussitot. Cris de haine, de désespoir, pleurs... Rien ne pouvait surmonter la tempête.
Tandis qu'il n'y avait plus d'espoir, des baleines blanches sortirent des flots et engagèrent une lutte incroyable contre la créature, forçant le Kraken à sonder, à repartir d'ou il venait, dans les profondeurs, dans une cité que personne ne devrait connaitre. Tels les plus grands héros contre C'thun, la scène n'était pas descriptible et les yeux se refermaient d'eux-mêmes pour ne pas voir ce choc des Titans.
Achab était fou de rage, persuadé, dans sa folie, que les baleines volaient son trophée, sa proie tant traquée. Mais il ne pouvait agir, il venait de perdre une jambe, et malgré sa détermination, rien ne pouvait arrêter un tel combat, digne des Dieux. Les marins les plus chanceux gisaient sur le plancher, recroquevillé, en marmonnant des sombres paroles... La témérité de notre capitaine emmenait tout le monde à la mort ou à la folie, les baleines devaient arrêter ce carnage.
"Pas humain... Pas humain... Il est éveillé... Sorti de sa cité de rêves..."
Ce fut les derniers murmures, notés par Achab, le Kraken finit par quitter la bataille, et par le plus grand étonnement des survivants, les baleines escortaient le vaisseau démâté... Le Capitaine Achab, de son unique jambe et de son livre, maudit cette créature, il sombrait petit à petit dans la folie, chaque page de ce livre dégageait une aura maléfique. Une fois arrivé au port, tous connurent l'histoire et, par le plus grand respect envers ce Capitaine à la jambe de bois, un autre voyage fut organisé. Trois navires cette fois, armés jusqu'aux voiles.
"Les baleines... voleuses... Il est à moi, et elles aussi."
On ne revit plus jamais les trois bateaux, seul le livre réapparu mystérieusement entre les mains d'un vieil homme, envoyé rapidement dans un asile.
Kogan Robent
La Baleine blanche.
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